Le café philo fête ses 15 ans !

Le club philosophique de Chalabre, ou café philo issue de l’Association pour le Lien et l’Initiative Citoyenne en Kercorb, fête ses 15 ans ! Au programme ont pu être débattus des thèmes tels que l’internet, le bonheur, l’action, les chagrins, l’espoir, l’universalisme, le bonheur, l’entreprise, l’égoïsme, le temps, la paresse, le droit et la justice, le luxe, le langage, la confiance, le changement, l’espace, la solidarité, l’informatique, la beauté, la violence, la légitimité, la rumeur et le scandale, l’émerveillement, l’ambition, la tradition, la parole, le pouvoir, le talent, la dissidence, la vieillesse, la foi, la fin du monde, la spontanéité, le racisme, l’utopie, la subjectivité, la réalité, la crédibilité, etc.

Ce 24 janvier 2025, alors que l’hiver était encore de mise et que des festivités heureuses se déroulaient à la terrasse du café des Sports proche de notre lieu de rencontre, nous avons entrepris à près d’une dizaine de nous attaquer au thème de l’obéissance.

La pensée philosophique que nous avons coconstruite naît d’un postulat inspiré en partie de l’observation de la Nature : regardez comme ces oiseaux ne semblent faire qu’Un dans leur.s vol.s, regardez comme ces poissons font de même. Le naturaliste nous dit que chaque individu obéit à une fonction primitive de mimétisme à la moindre variation de ses voisins directs. Le chercheur de vérité va plus loin en établissant qu’avant même l’information visuelle, l’être est animé d’une conscience de ce qui va se produire. Le spatiologue va même jusqu’à prétendre que le futur est déjà passé !

Mais revenons à nos humains. Notre postulat a été que les humains aussi n’étaient que des simples animaux mus par cette obéissance aveugle au groupe, à l’Unité, aux décisions intrinsèques au groupe… Une vidéo Youtube nous apprend que certains individus se sont affranchis de ses « chaînes d’obéissance» pour découvrir l’instinct personnel, le libre-arbitre, l’individualité qui mène potentiellement à sa quintessence : l’individualisme. Fort de cette voie nouvelle, un individu aura pu influencer autrui à ses fins, abusant de la docilité ambiante, jusqu’à ce que le seul moyen de ne pas subir l’oppression aura été de soi même abandonner son obéissance primitive, pour la remettre en cause, et apprendre à … désobéir. Désobéir à la corruption, à la doxa, etc.

Aujourd’hui encore désobéir est un apprentissage de chaque instant ou presque. L’idée a émergé que l’obéissance que l’on accorde à untel ou unetelle dépend de notre intelligence à percevoir où réside notre intérêt. Ce serait la condition si ne qua non si l’on ne veux pas être abusé par un « contrat d’obéissance ». Les militaires l’ont bien tiré à leur avantage en expliquant dans leur règlement comment « il importe que toute inférieur obéisse immédiatement aux ordres reçus, et si critique doit avoir lieu, celle-ci n’interviendra qu’après exécution de l’ordre». En somme, obéir est reposant, car il déleste l’individu de sa propre réflexion, voir de sa responsabilité, mais cela l’emmène là où il n’a pas choisi d’aller, par définition.

A contrario, il nous est apparu que l’obéissance avait une vertu : celle de s’engager dans la continuité dans les choses auxquelles l’on croit, de persévérer, quand l’obéissance est accordée sans entacher ou contrevenir au libre-arbitre de l’individu. Ex. obéir à ses valeurs. Il existe une joie satisfaisante à participer au contrat social (quand on le juge opérer dans notre intérêt) et à ne plus être en vigilance vis à vis d’autrui, une joie à obéir « aveuglement » à la communauté… Nous sommes allés jusqu’à penser qu’une obéissance valorisante n’est possible qu’entre individus égaux, voir que l’État où la structure opérante ne saurait nous faire obéir à bon escient que si elle est visiblement et réellement capable de se mettre à notre service…

Nous avons soulevé donc l’importance de désobéir afin d’accéder à des conditions de contrat social plus satisfaisantes à une obéissance choisie.

Nous avons mis l’accent sur le Temps qu’il nous faut pour questionner les mécanismes d’oppression et comme quoi l’Urgence ne favorisait pas le moins du monde notre prise de recul, toutefois c’est parfois dans l’instant (voir l’instinct) que nous réalisons nos « emprisonnements » et brisons nos chaînes pour nous libérer des obéissances de types hiérarchiques et désavantageuses…

Nous avons questionné le contrat d’obéissance salutaire que démontrait le chercheur Noam Chomsky quand il souligne l’intérêt que nous avons tous à s’arrêter devant un feu rouge. En effet, si nous déléguons notre liberté d’action à ce moment (« passer ou ne pas passer »), et si nous comprenons que cela est dans notre intérêt personnel, nous avons aussi rappelé que les routes que nous avons prises à vélo ou en taxi en Asie nous ont convaincu que nous pouvions assurer notre sécurité sans outil répressif (ici le feu rouge et l’amende dite forfaitaire)… Certains se sont rappelé à l’analyse que dans un torrent libertaire de vélo et de voiture, semblent se dessiner des règles plus ou moins conscientes, tel que laisser la priorité à nos aînés, dans un bain qui rappellera sans forcer le vol groupés des poissons et des oiseaux.

En conclusion, c’est bien la liberté qui nous forge un sentiment sensible, assumé et sécurisant d’…obéissance, d’égal à égal. »

A vous les studieux.

1 réflexion sur “Le café philo fête ses 15 ans !”

  1. Kotie Desmonts
    Kotie Desmonts

    Bien traduit, JEAN Denis!!!
    Je rappellerais que l’obéissance ou la désobéissance ne peuvent exister sans conscience ni sans intelligence.
    L’obéissance aveugle peut tomber sous des pouvoirs plus ou moins fanatiques.
    Mais l’harmonie des actes instinctifs de l’exemple des oiseaux me parle énormément, on pourrait appeler ça la reliance.
    Kotie

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